On aimerait
bien imaginer notre lointaine ancêtre Lucy
admirant, il y a 3
millions
d’années, le ciel
étoilé….
qu'elle
ait vu des ciels transparents,
rien n’est
pourtant moins évident...
Ce fut
plutôt, comme l'a écrit le poète,
Quand le ciel bas et lourd
pèse comme un couvercle..
Voici le
graphique
de Robert Rohde de l'évolution post-glacière
du niveau de la mer. L'échelle en mètre,
a
son
zéro au niveau actuel.
En
ordonnée, on a le temps avant le
présent, en milliers
d’années.
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Post-Glacial_Sea_Level.png
Entre 14 et 7'000
ans avant le présent,
ce niveau monta d’un
petit doigt par an.
Cette
métamorphose planétaire a fini entre
autres
par noyer la grotte Cosquer,
insulariser les îles
brittaniques,
et pourrait bien avoir généré en permanence
un ciel-couvercle
translucide,
ne laissant filtrer qu'une lumière blanche, diffuse,
pour nos malchanceux
ancêtres du
Mésolithique.
Ce graphique
m’a mis la puce
à l’oreille:
Et si LA condition
sine
qua non pour un ciel
dégagé
était un
niveau de la mer constant !
La
stabilité de ce niveau qui s'installa il y a 7000
ans
aurait ainsi provoqué un changement total de
décor:
l’astre
solaire,
d’un
rôle de simple figurant derrière un
écran de nuages,
serait devenu
l'étoile de notre imaginaire.
Nous appelerons Héliocène
la période
géologique actuelle
caractérisée par son
niveau de la
mer constant.
Et maintenant nous allons déchiffrer quelques signes que
les scribes "sans écriture" du
début de cette
ère nous ont laissés.
Un premier signe est la surprenante orientation de cette Cathédrale.
Elle
a été construite au XIIe siècle, mais
pas n’importe
où …
sur les vestiges de la Basilique que Charlemagne
avait fait
élever,
elle-même sur
les
vestiges d’un temple proto-celte,
qui, lui, cadrait
les levers & couchers solsticiaux
du Soleil.
Sur
la vue
aérienne
GoogleEarth, sont tracés,
les rayons du soleil couchant au solstice
d'été
se
faufilant entre les deux tours
jusqu'à la flèche du
Grossmünster.
Spectacle
solsticial du 21 juin 2003.
Un
autre surprenant marqueur solsticial du
début de l’Héliocène,
fut découvert
en 1963, par Michael O’Kelly.
Il s’agit du corridor d’un tumulus, d’une longueur de 19 m.
La
lucarne au
dessus de
l’entrée piège le
Soleil solsticial.
Le
corridor est ainsi illuminé quelques
secondes le 17 décembre,
puis progressivement 3 minutes
lorsque le
Soleil atteint son point de rebroussement méridional,
puis dégressivement quelques secondes le 25
décembre,
puis plus rien jusqu'à l'année suivante...
De
toute évidence, il existe une belle
variété de pièges solsticiaux.
En
Egypte,
près de Louxor, ce sont les
statues d’Amenhotep III,
qui guettent le
lever du Soleil au solstice
d’hiver
(Photo N. Mendez & M.A. Molinero)
La mise en oeuvre d'un tel piége est
considérable,
le poids de ces statues étant de 3000
tonnes.
Il
faut donc s’attendre à ce
que,
là où les
caractéristiques paysagères d’un site
sont propices,
d'
autres dates
que
celles des solstices aient été choisies...
...par exemple, 4
semaines avant
l’équinoxe de printemps.
L’égyptologue
Marc Gabolde a découvert que l’axe du
premier Temple qu'Amenhotep
IV, fils d'Amenhotep III,
fit construire dans sa
nouvelle capitale est
dirigé
vers l'échancrure d'un wadi, c'est une
petite
vallée
dans laquel le Soleil se lève 704 heures avant
l'équinoxe.
Il
ne s’agit donc plus d’une simple capture du Soleil
solsticial,
mais de l’incrustation
dans le paysage d’un symbole:
celui du hiéroglyphe AKHET.
Le voici tel que l’a tracé Champollion.
Il traduisit
ce hiéroglyphe du
Soleil se lovant entre deux
Montagnes,
par Horizon.
le Soleil couchant, entre les deux grandes pyramides,
dessine le
hiéroglyphe Horizon.
Avec
la vue GoogleEarth,
chacun
peut examiner l’organisation
de la
scène solaire du plateau de Guizeh...
Force est de
constater que
l’agencement des pyramides et du
Sphinx
n'est pas
du tout fortuit.
Le point blanc, indique l'emplacement de la butte émergeant
des
sables
qui fut sculptée en tête de
Sphinx,
et
le trait rouge, la direction du
Soleil
couchant
au solstice
d'été, juste entre les 2 pyramides.
En
l’absence d’un paysage
adéquat
pour permettre
l’apparition
du hiéroglyphe akhet
sur cette scène,
le
Pharaon Khéops a pu tout simplement
décider de...
faire ériger deux
montagnes !
avant Sa
nuit la plus
courte
Le chef de la
mission
archéologique hispano-égyptienne,
Juan
Antonio Belmonte Aviles,
a
réussi en 2006 à impliquer le Sphinx
à la
4500ème
représentation
du coucher solsticial de Monseigneur l'Astre Solaire !
Les observations de cet
astrophysicien confortent en tous points
l’hypothèse
d’un plan d’ensemble à Guizeh:
"Some
open questions
on Egyptian
calendar: an astronomer's view" TdE 2 ( 2003) pp.
23-25
A
présent, allons Sur les
pas d'Eratosthène.
Sous le
tropique
du Cancer, sur l'île
d'Eléphantine,
dans la
très
ancienne cité de Syène, future
Assouan,
une scène typique a lieu à midi, lors du solstice
d'été.
Dans le cadre du programme
éducatif La
Main à la Pâte,
lancée par mon ami Georges Charpak,
1
école à Assouan et 12 écoles
à Alexandrie ont
participé, en 2004,
au projet
suivant: Calculer la
circonférence
de la Terre,
tout comme
l’avait fait, 2180 ans
plutôt, Eratosthène,
le directeur de la Bibliothèque d’Alexandrie.
Le 21 juin 2004 à 12:50 à
Assouan,
les élèves clament:
Incroyable! On a beau regarder, il n’y a plus
d’ombre.
Le Soleil est à la verticale
d’un
bâton planté dans
le sol, le gnomon.
12:45 12:50
A Alexandrie par contre, le Soleil n’atteint
jamais la verticale des gnomons,
et ses rayons
inclinés créent une
ombre.
On dit que
le gnomon d’Eratosthène était
un
obélisque de 50 coudées de hauteur,
et que
l’ombre qu’il mesura fut de 6 coudées et
un tiers,
soit, 1/50 d'un
cercle dont le rayon est la hauteur du gnomon.
Imaginons
à présent que le cercle soit le
méridien d'Alexandrie.
Appelons
le point rouge Alexandrie
et le
point jaune, à la verticale sous le
Soleil, Syène.
La distance entre les deux est de 28
journées à dos de chameau.
La longueur du
méridien est donc, elle, 50 fois cette distance,
40'000 km.
La crue du Nil
à Syène, c'est
un pur hasard,
coïncide avec
le solstice
d’été.
La mesure
de la hauteur du Nil est effectuée avec un
Nilomètre.
Celui-ci se nomme Puits
d’Eratosthène.
Une
question très controversée est de savoir
quand le calendrier
égyptien a été lancé ?
A mon avis, cela pourrait bien être
le jour du solstice
d’été -2767
!
Cette date
coïncide avec le 1er jour du
calendrier
égyptien:
1
akhet I,
le 1er
jour du 1er mois de la saison akhet.
Ce hiéroglyphe akhet
signifie
inondations
!
Il existe d‘autre part une stèle, dite de
la famine,
qui évoque la venue à
Eléphantine
du grand
architecte
IMHOTEP, mais la date n'est pas indiquée.
Nous disposons
cependant d'un repère chronologique
publié en 2001
par G. Bonani, Zahi Hawass, Mark Lehner et al.
C'est
la radiodatation d'une brique d'adobe de
la pyramide à degrés
que construisit IMHOTEP pour le pharaon Djoser.
Or ce repère est compatible
avec l'an -2767.
Si, après
les 7 ans de sécheresse décrites sur la
stèle de la famine,
alors que l'astre
solaire illuminait le fond du Nilomètre,
et qu'aux yeux
de tous les eaux du
Nil se sont mises à monter,
IMHOTEP aurait pu déclarer le 16 juillet
-2767,
premier
jour
du calendrier nilotique.
Et il
ne serait pas surprenant qu’une telle performance
ait
impressionné les égyptiens, au point
qu’aucune réforme calendaire n'a eu
lieu 3 millénaires
durant.
Nous avons beaucoup parlé de Soleil,
et qu'en est-il de sa complice la Lune ?
Lors de
l'éclipse de Soleil du 11 août
1999, à l'altitude de 300 km,
Jean-Pierre Haigneré a
réussi la prouesse de photographier
un disque sombre sur la
surface de la Terre de 130 km de diamètre,
c'est l’ombre de
la Lune.
Comme
la Terre et la Lune se déplacent par rapport au
Soleil,
cette ombre se déplace le long d'un corridor,
dit zone de
totalité de
l'éclipse.
2127
ans avant le cosmonaute Haigneré,
le
grand astronome
Hipparque de Nicée (Isnik),
observa depuis Alexandrie une autre éclipse
dont la zone de totalité passait par
les
Dardanelles,
l'Hellespont comme on disait.
Peut-on être si affirmatif sur le tracé
d'une éclipse si ancienne ?
Et bien oui, car au cours de
l'Héliocène sont restés constants,
non seulement le niveau de la mer,
mais aussi
le freinage luni-solaire de la rotation de la Terre
sur son axe.
A Alexandrie, le 20
novembre -128,
Hipparque évalua
l’occultation du Soleil à 4/5,
et, fort
de cette observation,
il estima la distance Terre-Lune à 40
diamètres terrestres.
On
sait
maintenant,
grâce au logiciel de la NASA,
amélioré par Xavier
Jubier,
que c'est 1/4 et non 1/5 du disque Solaire
qui
devait être visible à Alexandrie.
La Lune est donc à 30
diamètres terrestres et non
pas 40.
On ne connaît pas
le détail du calcul d'Hipparque…
mais comme
l’année égyptienne était
divisée en 360 jours
(+5 jours supplémentaires,
épagomènes)
Hipparque a eu l’idée originale de diviser aussi
le
cercle en 360°.
Il a pu ainsi mesurer la différence de
latitude
entre Alexandrie et l’Hellespont, soit
un angle de
9°.
Pour
mesurer l’angle que sous-tend le
disque lunaire,
il
suffit, une nuit de Pleine Lune,
de placer
à
bout de bras, à 50cm devant notre œil,
1
akène de tilleul
de 0,5 cm de diamètre,
qui recouvrira la Lune:
Le
rapport du diamètre de l'akène à sa
distance à l'oeil
0,5 cm divisé par 50, c'est 1%, tout comme
le rapport du diamètre de la Lune à la
distance Terre-Lune.
L'angle
est donc de l'ordre d'un demi degré.
Hipparque
avait déjà compris que si,
comme le petit akène de tilleul peut cacher la
Lune,
la
petite Lune peut cacher le Soleil,
c’est parce que
l’énorme
Soleil est très éloigné,
de fait 400 fois plus distant de nous que la Lune.
Avec l'angle α
entre Alexandrie et l'Hellespont
et β,
la fraction visible du disque solaire à Alexandrie
on
obtient une distance Terre-Lune
de l'ordre de 30
diamètres
terrestres.
Et
pour le
diamètre de
la Lune, 1% de 30,
c'est
un peu moins qu'un tiers du diamètre de la
Terre !
Le cliché pris par la
sonde Galileo lorsqu'elle passait
à 16 distances Terre-Lune de nous,
permet
de vérifier de
visu le rapport de ces deux diamètres,
mais pas la distance Terre-Lune.
Pour fixer les idées, plaçons une boule de 10 cm
de diamètre, la Lune
à 15 pas (= 30 diamètres) de ce globe gonflable,
la
Terre.
La Terre est une planète liquide,
constituée
de lave en fusion.
La croûte
terrestre est
équivalente
à la peau de ce globe gonflable.
Elle est très
mince, élastique, à
peine 30 km
d'épaisseur.
La Lune et le Soleil
déforment la croûte terrestre sous
leur passage,
et causent les marées terrestres.
Ces marées modifient la distance entre
nous, ici, sur l'Aubrac et le centre de la Terre
Depuis que des
rétroréflecteurs
ont été déposés sur le sol
lunaire,
on effectue à la mesure
de la distance Terre-Lune
par télémétrie
laser.
Et
le résultat est intéressant:
non seulement la distance
Terre-Lune augmente de 3,5 cm par an,
mais encore la croûte
terrestre sous nos pieds
se déplace verticalement deux fois par jour,
jusqu'à 40 cm
lors de la Pleine Lune.
Nous
avons ici
deux semaines de mesure du déplacement vertical du sol.
Nous ne nous
apercevons de
rien car nous
sommes solidaires du sol
et nous nous déplaçons avec lui !
En vert sont
superposées les mesures
gravimétriques de la même semaine.
L’échelle
est inversée! Lorsque l’on est un
peu plus près de la Lune
on est aussi un peu plus loin du centre
de la Terre.
Le
Soleil et la Lune influencent aussi la vitesse
de rotation de la Terre,
c’est-à-dire la longueur des jours.
Ces
mesures
du LOD,du length
of day de l’année 2005
montrent que la rotation de la Terre est la plus
rapide
aux solstices,
lorsque le Soleil est le plus éloigné de
l’équateur terrestre,
mais aussi aux lunistices,
lorsque la déclinaison de la Lune
par rapport à
l’équateur terrestre est la plus grande.
Sur le graphique de mon ami Christrophe de Reyff,
les
jours de lunistice austral
sont indiqués par les
lignes
verticales vertes
et ceux de boréal en jaune.
Leur synchronisme avec
les minima de la longueur du jour
est
tout simplement stupéfiant !
A
l’opposé, les
jours les plus longs, se produisent
aux équinoxes
de printemps et d'automne,
lors des passages du Soleil sur l'équateur terrestre,
et,
lors des 27 passages de la Lune sur l’équateur
terrrestre.
Lorsque
l’attraction de la Lune s'oppose à "g", la
gravité terrestre,
le diamètre
du tronc
rétrécit d’un dixième
de millimètre,
et
lorsque l’influence de la Lune diminue,
l’accumulation
d’eau dans les parois des cellules de l’arbre
en est d’autan
facilitée, et l’arbre grossit.
Ce mécanisme de marée dans les arbres est
très intrigant.
Le physicien
quantique Gerhard Dorda a publié en 2005
( Schr.Sdd.Akad.Wiss.&K.,
Bd. 25, p.95-112)
l'analyse qu'il a faite de ces mesures
en termes d'états de
cohérence des molécules d'eau
suivant les influences de la phase de la Lune (1,3,5)
et de celle du jour lunaire (2,4,6).
Il
a mis en évidence
la
réversibilité de l'état de
cohérence du cycle "jour lunaire",
alors que celui du cycle "phase lunaire"
présente
des interruptions.
Dorda en déduit l'existence de deux types de Zeitgeber, de
cadenceur
stimulant la croissance des
structures organiques.
Ces résultats suggèrent fortement
qu’une exoplanète,
sans
satellite cadenceur similaire à notre Lune,
aurait très peu de
chance de posséder une biosphère.
Exit la vie
extra-terrestre !
Examinons
pour terminer cette énigmatique stèle de calcaire
sculpté
du Pharaon Akhenaton en sphinx
(achat 1990 / Musée d'Art et d'Histoire de
Genève, inv. 27804)
où est inscrite une injonction:
Qu’il
construise l’Horizon d’ATON à AKHET-ATON.
Pour
le physicien que je suis,
le seul message codé que le Soleil paraisse
envoyer aux humains,
c'est lorsqu'il s'obscurcit en plein
jour et
signale une zone, la zone de totalité.
On ne peut douter que seul un
Pharaon
travesti
en Sphinx
soit habilité à décoder un
tel message !
Dans l’antiquité, les éclipses totales
suscitaient la panique,
voire une terreur mortelle. Heureusement, à
Thèbes,
- résidence du Pharaon et de son
épouse
Nefertiti -
l’éclipse de Soleil du 14
mai -1337
n’a été que partielle,
le degré d’occultation maximum du Soleil
n’a
atteint que 94%.
Quelles
suites
ont-elles été données à
l'injonction d'ATON
?
Et bien, le site pour la nouvelle capitale fut choisi,
à mi-chemin entre Thèbes et Memphis,
là où l'éclipse avait
été totale !
Et c'est cette éclipse qui nous permet
de dater
la révolution
cultuelle, dite hérésie amarnienne!
L'hyperlien pour la chronologie provisoire de
l'hérésie amarnienne
que nous avons établie est: http://www.archaeometry.org/amarna.pdf
L’impressionnante stèle-frontière
K donne la date de l'évènement
fondateur
du culte de la
personnalité d'Akhenaton:
dans
la 5éme
année de règne du
Pharaon,
à la saison Peret,
dans son 4éme mois, et
dans son 13éme
jour,
là, hélas, il faut lire entre les
lignes,
car
la roche est dégradée...
Si
ma lecture est correcte, cette date coïncide avec
un
jour de nouvelle Lune,
juste 10 mois
lunaires après l'éclipse de Soleil du 14 mai -1337
un
jour SANS Lune visible,
un jour où le
Soleil va trôner seul dans le
ciel.
Ce jour là, le 2 mars -1336,
orchestré depuis le futur petit Temple d'Aton,